La victimologie est un effet prévisible de la démocratie et de l'esprit des droits de l'homme. Elle est son extension logique et irrémédiable. Partout où il sera possible de s'engouffrer pour récupérer du pouvoir sur autrui, des individus affamés de conquête s'agiteront.
Dès que le sacrifice est permis, il se répand. Chacun des espaces de victimologie correspond à un espace où le droit naturel a été remplacé par la législation, remettant en scène un rapport originel de prédation des uns sur les autres.
Ce phénomène s'explique par la nature même de la démocratie, qui repose sur la majorité, la séduction des foules et les bons sentiments égalitaires. Cette nature tend à niveler par le bas le droit naturel au profit des revendications les plus bruyantes et opportunes. Des groupes de pression sont alors incités à se former pour émettre des réclamations que l'État devrait reconnaître et valider par son faux droit.
Chaque groupe tente en permanence de renforcer ses positions par le biais de l'État. Les groupes de pression ont tout loisir de se présenter comme des victimes d'injustices historiques ou systémiques, justifiant selon eux le soutien de l'État et la pénalisation de ceux qui s'opposent à leur idéologie.
En fait, l'arène politique consiste à se battre pour l'obtention de privilèges déguisés en droits, qui ne sont en réalité que des transferts de richesse et de pouvoir, organisés au détriment des éléments productifs du corps social.
La victimologie prospère dans ce climat démocratique, qui offre un cadre idéal pour l'épanouissement de cette machinerie diabolique. Par ce processus coercitif, la spirale d'accroissement du pouvoir étatique s'entretient et la liberté s'évapore.
Ainsi, la victimologie est à la fois un symptôme et un moteur de la décadence démocratique (pléonasme). La solution à cette violence viendra d'un retour à un ordre social fondé sur les principes du droit naturel et de la propriété privée, où les individus sont libres et responsables de leurs actions.
Ce n'est qu'en éliminant l'intervention de l'État et en nous éloignant de son emprise que nous pourrons contrer l'expansion de la victimologie. Jouer les victimes sera toujours permis dans le monde libre, mais simplement non rentable. Pas d'État, pas de démocratie, pas de victimologie.