Partons de ma brique de base : Monsieur M ne comprend pas la dynamique du marché, l'expansion du capital et encore moins ses externalités positives. Il n'est à l'aise qu'avec les notions de staticité et de limites.
Oui, la pensée de gauche est prisonnière des limites qu'elle s'impose et des représentations qu'elle établit par dessus. C'est pourquoi Monsieur M aime parler de parts de gâteau lorsqu'il évoque l'économie.
C'est aussi la raison pour laquelle Monsieur M déteste tant les "riches". Il faut s'approprier leurs ressources (là où les limites ont été dépassées) pour les redistribuer là où l'égalité ne semble pas avoir été suffisamment réalisée à son goût.
La justice de gauche n'est pas sociale, mais antisociale. Elle ne répare pas, elle spolie pour rétablir de force sa vision statique du monde. Cette fausse justice, loin d'être une marque de civilisation, traduit tout en même temps la peur, l'envie, le ressentiment et la volonté de contrôle de la part de ceux qui veulent la voir advenir.
Monsieur M rêve d'égalité parce qu'elle est une notion bien confortable d'un monde de limites de "bon sens", où chacun disposerait des mêmes. Quand rien ne dépasse, l'esprit de Monsieur M est tranquille.
Pourquoi cet esprit de bloc ? Parce qu'il n'existe pas de valeur subjective dans l'esprit de Monsieur M. Il n'existe qu'une dose de travail socialement nécessaire, des besoins bien identifiés pour chacun et un corps physique qui doit s'activer pour les assouvir.
Voilà d'où Monsieur M tire son authentique matérialisme, au sens le plus basique. Il n'imagine pas que la richesse des uns ne soit pas celle des autres. Il ne voit rien d'autre que ses fausses conceptions de vision objective des besoins et de la valeur, l'enfermant dans une vision d'homme-fourmi. Merci pour nous.
En réalité, Monsieur M ignore tout de la psyché humaine. Il considère l'humain non pas comme un être pensant, agissant, doué de raison et disposant d'une subjectivité propre. Il se contente d'une approche bassement biologique : l'humain, c'est d'abord un ventre à nourrir et un toit pour le faire dormir.
Pour lui, il est donc inadmissible que des écarts économiques matériels puissent se creuser au-delà de son imagination. Cela ne ferait que révéler la prédation et la dangerosité de certains individus pour le corps social. Les (petites) limites de Monsieur M ne sauraient souffrir des projets et des volontés de chacun.
D'une telle vision découle sa préférence démontrée pour les systèmes autoritaires, centralisés et bureaucratiques. Il faudra bien s'emparer du pouvoir et planifier économiquement la société pour promouvoir l'utopie marxiste et détruire le libre marché.
En fait, Monsieur M ne comprend pas que le capital est protéiforme, qu'il est une expression de la création et de l'échange, naissant d'abord de l'esprit des Hommes. Il ne voit pas qu'éroder le capital revient à cracher sur l'esprit humain.
Monsieur M n'a pas intégré l'essentiel : le monde n'est pas dépendant d'une classe qui volerait le travail des prolétaires. Non, le monde dépend de l'esprit des Hommes et de la liberté qu'ils ont à transformer la réalité matérielle en fonction des besoins changeants et infinis de l'Humanité.
Le capital n'est pas l'ennemi, mais le co-pilote de la vie. Monsieur M ne l'ayant ni compris ni admis, il se vautre alors dans une lutte acharnée contre le capital et le génie créateur de l'humain. Voilà pourquoi gauche et nihilisme marchent ensemble : en tuant le capital, la pensée de gauche tue la vie elle-même.