Jacques Attali, l'ultralibéralisme et le protectionnisme
Retourner sa veste ne suffit pas à intégrer les principes
Regardez cette courte vidéo pour vous mettre dans le contexte:
1/ Retournement des principes
Voilà qui est amusant. Au-delà du côté girouette (facile de changer de position maintenant…), Monsieur Attali utilise lui aussi l’épouvantail classique de l’ultralibéralisme pour appuyer ses propos.
C’est un retournement des principes, là où la réalité sociale et économique révèle l’exact inverse. Si l'Europe était réellement “ultralibérale”, le droit de propriété serait au cœur du fonctionnement de nos régimes. Est-ce le cas? Bien sûr que non.
Le droit de propriété, dans son essence même, suppose le droit d'exclure ou d'inclure quiconque de son territoire. Autrement dit, si l'Europe était vraiment ultralibérale, elle disposerait des mécanismes nécessaires pour protéger ses frontières. Elle ne serait pas, comme il le dit, "une passoire".
Si nos frontières semblent devenues très poreuses, c’est au contraire parce que nous n’avons pas la liberté de décider: l’Europe est donc “ultraétatique”, pas “ultralibérale”.
2/ Contre le protectionnisme
Son plaidoyer en faveur de la défense de nos industries par des mesures protectionnistes rappelle les débats économiques du XIXe siècle, auxquels Frédéric Bastiat avait déjà apporté des réponses éclairées.
Bastiat a souvent parlé de la distinction entre les effets visibles et invisibles des politiques économiques. Lorsque nous érigeons des barrières douanières pour protéger une industrie, l'effet visible est la survie voir le développement à court terme de cette industrie spécifique. Mais les effets invisibles, bien plus importants, sont les coûts supportés par d'autres secteurs de l'économie, ainsi que par les consommateurs.
Prenons l'exemple du maïs. Imaginons que pour protéger nos agriculteurs locaux, l'État impose des droits de douane élevés sur les importations de maïs. Cela augmenterait le prix du maïs importé, ce qui rendrait le maïs local plus attractif en termes de prix. À première vue, cela semble bénéficier à nos agriculteurs!
Mais examinons les conséquences à long terme et plus larges :
Distorsion des ressources : le protectionnisme entraîne une mauvaise allocation des ressources. Si une industrie est “protégée” des compétiteurs étrangers, elle n'a pas d'incitation à innover ou à devenir plus efficiente. Les ressources (travail/capital) peuvent être gaspillées dans des industries inefficaces au lieu d'être investies dans des secteurs où le pays a un avantage comparatif.
Effets délétères sur l'innovation : avec moins de concurrence extérieure, les producteurs locaux ont moins d'incitations à innover, ce qui entravera les progrès du secteur et pénalisera le consommateur final. Sans la pression naturelle et légitime des concurrents étrangers, l'innovation stagne et c’est toute la population qui subit
Industries dépendantes : de nombreuses industries dépendent du maïs comme matière première. Cela inclut des industries comme celles produisant des céréales, des chips de maïs, de l'éthanol et même certaines industries alimentaires pour le bétail. Si le prix du maïs augmente, ces industries verront leurs coûts de production augmenter.
Coûts pour les consommateurs : l'augmentation des coûts de production est répercutée sur les consommateurs. Le prix des produits dérivés du maïs augmenterait, ce qui pénalisera les ménages, en particulier ceux à faible revenu.
Compétitivité plus faible à l'export : si les entreprises dépendant du maïs voient leurs coûts augmenter, leurs produits pourraient devenir moins compétitifs sur le marché mondial par rapport à des produits similaires provenant de pays sans restrictions sur les importations de maïs.
Répercussions sur les relations commerciales : les pays exportateurs de maïs pourraient réagir en imposant leurs propres droits de douane sur d'autres produits que notre pays exporte vers eux.
Conséquences éthiques : empêcher quelqu'un d'échanger librement avec un partenaire de son choix, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des frontières, était pour Bastiat une violation des droits individuels.
En résumé, si protéger une industrie spécifique peut sembler avantageux à court terme pour cette industrie, les conséquences à long terme et les effets d'entraînement sur d'autres secteurs peuvent souvent être préjudiciables à l'économie dans son ensemble.
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